Les passants

Publié le par chrisgraff20

Définition du Robert de poche

Passant, ante : nom. Personne qui passe (spécialement dans la rue).

Des gens donc qui circulent. A pieds. Sur le trottoir.

C'est une personne qui marche rapidement. Qui va d'un point A au point B. Entre son domicile par exemple et son lieu de travail.

Il est pressé.

Il ne regarde rien. Il passe. Il est concentré sur sa marche. Il marche donc.

 

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Dans le Marais.

 

Il regarde devant lui.

Il peut téléphoner... mais le regard droit devant. Tendu vers son but. Rallier un point géographique. Un lieu déterminé. Un lieu dans un temps déterminé.

Pas de retard possible.

Pas de temps à perdre.

Concentré. Un passant est concentré.

 

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Bagnolet.

 

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Dans le 18 ème.

 

Il ne regarde rien. Sinon sa route. Rien à gauche, rien à droite.

Alors les tags et les graffs....

Pas le temps.

 

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Rue Oberkampf.

 

Dans le passant il y en a un qui est une sorte de "Superpassant". Le passant qui téléphone.

Celui-ci ne regarde rien, surtout pas ce qui l'entoure. Il ne veut pas et ne le peut pas.

Il ne le peut pas car toute son attention est prise par 

1/ regarder sa route (ne pas tomber, ne pas heurter un obstacle, ...)

2/ sa conversation téléphonique (écouter, répondre)

Enfin, les photos précédentes apportent un élément de plus sur cette incapacité à voir du passant-téléphonant, il a des visières qui dirigent son regard devant. 

Visière à gauche, sa main et son portable collés à l'oreille. Vision de cet oeil bloqué.

Visière à droite, main collée à l'oreille pour éliminer les bruits de le circulation qui parasitent la conversation et la rendent souvent inaudible.

Le portable comme réducteur de vue. De curiosité ?

Dur pour les peintres des rues.

Qui regarde ? Combien de gens regardent ces fresques ?

Y a-t-il des études réalisées ? Des chiffres ?

 

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Rue Desnoyez, Belleville.

 

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Canal Saint-Martin, Jaurès.

 

Alors qui regarde ? Qui prend ce temps ?

Car c'est du temps... On marche et puis il faut s'arrêter, regarder, photographier parfois.

Ces gens, ce type de marcheur ne correspond pas au passant. Il marche autrement. Il ne flâne pas pour autant. Il a lui aussi des points à relier, un point à rallier.

Mais il accomode son trajet. Mais il accomode le temps.

Il prend des libertés.

C'est le promeneur.

 

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Belleville.

 

Celui ou celle qui se promène. Pour le plaisir, pour la découverte. Pour la surprise.

Se promener : verbe pronominal. Aller, marcher pour le plaisir. Familier : se balader. (définition du Robert de poche).

Ils sont facilement identifiables ces promeneurs.

Un seul critère, c'est peu, mais un critère essentiel : le regard.

Le regard est partout. Il embrasse la rue, le trottoir, la chaussée, les murs, le ciel.

Le regard est curieux. Il se pose partout et nulle part. Il ne cherche rien de particulier. Et il trouve toujours quelque chose de singulier.un peu vague, un peu flou , peut-être... mais large. L'horizon d'abord et puis un cadre serré. Un zoom. Plus près. Encore. Vers ce qu'il aime, ce qui l'intérèsse. Et enfin l'arrêt. 

Et un temps plus ou moins long pour "admirer".

 

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Canal Saint-Martin.

 

Un champs de vision large pour le promeneur. Serré (devant, bas) pour le passant.

Facilement identifiable je vous le disais.

Les taggeurs, graffeurs ont un public. Le promeneur. 

C'est peu. Il y en a peu. La quantité est faible. 

 

 

Mais ceux-là voient. Ceux-là s'arrêtent. Ceux-là regardent.

Promeneurs.

 

 

 

Enfin je ne résiste pas au plaisir de cette photo.

Un genre à lui tout seul...

 

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Boulevard Ménilmontant, Père-Lachaise.



 




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I
le passant le passant... et la passante alors?<br /> (cette belle inconnue, que l'on n'a pas su retenir)<br /> très bonne pioche, une fois de plus. La rue oberkampf semble être une mine.
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