Et ça déborde !!!
Parfois cela déborde.
Un peu. Beaucoup.
Vraiment beaucoup...
La superposition ne suffit plus.
Une couche cache l'autre.
C'est une règle.
On doit la respecter.
Mais comme toute règle.
On peut la contourner.
On la contourne.
Et on écrit, on peint, partout. Partout.
Et ça déborde.
Sauvage. A l'assaut de nouvelles terres. De nouvelles surfaces.
La ruée vers l'Oklahoma. Premier arrivé, premier servi.
Le Far-West.
Le mur est pris ?
Alors on prend le rideau de fer.
Le rez-de-chaussée est entièrement tagué ?
Alors on monte au premier.
Et là, terrain vierge.
Plus aucune règle. Tout est permis. Toute la surface est couverte, recouverte.
Rapide avant l'arrivée des shériffs.
Premier arrivé. Marquer son territoire.
Les marques se chevauchent. Un cadastre fou.
Laisser des traces, on verra après pour les titres de propriétés.
C'est une conquête. Des terres à prendre.
Les endroits les plus improbables. Rien n'est oublié. Rien n'est négligé.
Les murs bien sûr, les fenêtres, les volets, les contrevents. Tout.
Et ça déborde.
Devant. Derrière.
En haut. En bas.
En bas aussi...
Les portes...
Tout est bon à prendre.
Prendre avant que l'autre ne prenne.
Affirmer son titre de propriété. Etre le premier.
Occuper l'espace. Le plus d'espace. Tout l'espace.
Une folie collective.
Des cadavres dans le désert. Des pauvres sans terres.
Et les autres... quelques autres. Peu.
Ceux qui ont tout confisqué. Plus forts. Plus rusés. Plus méchants.
A eux l'Ouest sauvage.
L'histoire ne retiendra que leur nom. Que leurs tags, que leurs graffs.
(Photos prises rue Denoyez, Belleville, vingtième arrondissement).